
Créature folklorique originaire de l'archipel nippon, le kappa est l'un des yokai les plus populaires de toute la mythologie japonaise. Son histoire reste malgré tout fort méconnue en Occident.
Dans la mythologie japonaise, le kappa (河童, littéralement : "enfant de la rivière"), également nommé "kawatarou" (川太郎), est une créature décrite comme ayant la forme d’un petit amphibien anthropomorphe. Monstre aquatique et malin, il fait partie de l’un des mythes folkloriques les plus populaires de l’archipel nippon. Celui-ci a longuement été considéré comme une créature porteuse de malheur. En effet, le kappa est réputé avant tout pour sa capacité à duper les humains, les attirant eux et leurs chevaux dans les eaux des rivières.
Caractéristiques[]

Représentation du XVIIIème s.
Dans l’imaginaire collectif, et selon de nombreuses représentations d’époque, le kappa se présente sous la forme d’une tortue à forme humaine ; il possède quatre longues pattes dotées de doigts, un ventre rond, ainsi qu’un visage mi-humain mi-animal.

Le kappa au XVIème s.
Selon diverses croyances et légendes, le kappa posséderait une sorte de bec à la place de la bouche, mais l’élément physique qui le caractérise particulièrement est son crâne. Celui-ci est en effet recouvert d’une touffe de cheveux raides, semblables à de la paille et dispose d’un cercle creux. Cet affaissement, visible sur le haut du crâne, est en réalité une petite soucoupe remplie d’eau, source de sa puissance. Cette particularité du corps du kappa peut tout à fait être considérée comme l’équivalent mythique du cœur humain : si la soucoupe n’est plus alimentée en eau, la créature perd alors de ses capacités et met sa vie en péril. Une légende raconte d’ailleurs que, pour affaiblir un kappa, il suffit de le saluer traditionnellement (en se courbant) afin qu’il réponde par le même signe et perde ainsi sa source vitale.
Moralement, bien qu’il soit avant tout présenté comme un être malicieux, le kappa est une créature très polie et à cheval sur les traditions. La plupart des légendes lui octroient une longévité similaire à celle des tortues, à savoir : plus de cent ans. Il est également un bon orateur et parle très bien le japonais, de sorte qu’il puisse ainsi communiquer avec les humains.
Mythe[]

Représentation datant de l’ère Meiji (1868–1912)
Selon la tradition, le kappa vit, comme son nom l’indique, près des rivières, des lacs ou bien des petites étendues d’eau. Il essaye quoi qu’il en soit de se trouver un habitat proche d’un village habité. En effet, véritable farceur et voleur, le kappa est une créature qui aime jouer des tours aux humains. La plupart de leurs blagues consistent à s’introduire dans les villages comme des bougres pour venir y dérober de la nourriture, lâcher quelques flatulences et regarder sous les jupes des jeunes filles.
Une croyance, pour le moins anecdotique, raconte que pour attirer et capturer un kappa, il faudrait pencher ses fesses nues au bord d’une rivière. Le kappa serait alors irrésistiblement attiré par celles-ci, et sortirait le crâne de l’eau. Là où la légende devient beaucoup moins amusante cependant, c’est lorsque la créature sort son bec afin d’aspirer les organes de sa victime en passant directement par l’anus… En effet, il est décrit que le kappa adulte (qui peut mesurer jusqu’à plus d’un mètre cinquante, soit une taille humaine), prendrait plaisir à déguster les habitants des villages en aspirant l’intérieur de leur enveloppe charnelle, la chair humaine étant son repas favori, avec le concombre ; autrefois, dans divers villages, les habitants envoyaient quelques concombres dans les rivières afin de nourrir les kappas et ainsi éviter qu’ils ne viennent les dévorer tout cru.
Culture populaire[]

Représentation de Shigeru Mizuki
Malgré les mauvaises augures qui planent autour du mythe du kappa, ce petit animal mythique reste très populaire, même encore aujourd’hui, et dans tous les domaines : jeux-vidéo, mangas, dessins-animés, littérature…
Depuis des années, la légende du monstre des rivières fascine et inspire les artistes. Ainsi, de nombreuses œuvres traitent le sujet du kappa, le déformant parfois, le magnifiant…
- En littérature, par exemple, l’écrivain Ryunosuke Akutagawa a consacré l’un de ses récits au peuple des kappas, racontant que ceux-ci étaient une sorte d’évolution de l’homme, plus intelligente et rusée.
- Le cinéma d’animation y fait également très largement référence avec "Un été avec Coo" (Kappa no Coo to Natsuyasumi), film réalisé par Keiichi Hara en 2007, qui raconte la rencontre et la naissance d’une amitié entre un kappa et un enfant. Ici, la vision du kappa est très différente de celle que l’on pourrait trouver dans les récits traditionnels, puisque le kappa est un être inoffensif.
- La série animée "Kappa no Kaikata" (en français : "Comment élever un kappa"), réalisée par Yuugo Ishikawa en 2004, fait également référence à ce peuple aquatique avec l’histoire d’un jeune homme qui tente d’élever un bébé kappa.
- L’auteur et réalisateur Shigeru Mizumi, fortement reconnu au Japon comme étant l’un des pionniers de l’animation et du manga, a également élaboré une série de mangas appelée "Mon ami le kappa", à l’instar de Kazuichi Hanawa, avec son "Tensui, l’eau céleste", qui raconte encore une fois l’amitié d’un kappa et d’une fillette.
- Enfin, dans un cercle plus ludique, le kappa est un ennemi récurrent dans certains jeux-vidéo japonais : Shin Megami Sensei, Mario Bros avec les Koopas, et même Pokémon, dont l’Akwakwak serait inspiré du mythe.
Le folklore japonais étant très influent, de nombreuses autres références moins directes peuvent être notées à propos des kappas : dans les mangas "Gintama", "InuYasha", "Natsume Yuujinchou" ou encore "Blue Seed", par exemple, tout comme dans les jeux-vidéo "Animal Crossing", "Final Fantasy VI", etc.
Voir aussi[]
Culture et traditions[]
Animes[]
- Arakawa under the Bridge × Bridge (Série TV - 2010)
- Arakawa under the Bridge (Série TV - 2010)
- Kappa no Coo to Natsuyasumi (Film - 2007)
Mangas[]
- Mon Copain le Kappa
- Tensui, l’eau céleste
Film asiatique[]
- Arakawa Under the Bridge The Movie