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Les geta sandales traditionnelles japonaises 176

Les geta (下駄), chaussures que vous avez certainement aperçues lors des festivals, sont inscrites depuis des siècles dans la tradition et la culture japonaise.

Utilisées pour toutes occasions et en toutes saisons dans l'ancien temps, ces sandales sont aujourd'hui moins communes mais ressortent toujours des placards pour accompagner les yukatas ou kimonos lors des festivals japonais.

Que sont les geta ?[]

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Composition de la geta

Les geta ont une composition de base, bien qu'il y ait un grand nombre de geta différentes. Elles ont d'ailleurs chacune une appellation propre. Une geta est faite de bois (ou de plastique à notre époque) et est constituée d'un corps ou socle (dai, 台), d'une lanière en tissu (hanao, 鼻緒) personnalisable par sa couleur et sa largeur et généralement de « dents » (ha, 歯) . Ces « dents » sont les morceaux de bois placés sous le socle, permettant d'élever la chaussure. Elles varient en nombre, en hauteur et sont généralement deux sous le socle.

Particularité pour les geishas et les maikos ; les lanières sont faites de soie et leur couleur renvoie à leur statut.

Ces sandales sont portées pieds nus ou avec des chaussettes japonaises blanches appelées tabi (足袋) qui ont la particularité de séparer le gros orteil. Ces sandales permettent donc de surélever la personne ainsi que d'éviter la saleté pour ne pas salir son kimono ou yukata.

Les différentes geta[]

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Tengu, Dieu mineur au long nez

Les geta se différencient principalement par le nombre de ha qu'elles possèdent. Parmi ces formes, on trouve :

  • Geta : la forme de base de la geta, à deux dents. Ce style est le plus populaire et le plus fidèle au modèle fabriqué dans l'ancien temps et plus utilisé généralement par les hommes.
    • Il existe la geta pour les jours pluvieux, celle-ci alors recouverte de laque et parée d'un couvre-orteils.
  • Tengu geta (ou ippon geta) : geta à une seule dent centrale, variant entre 9 et 18 cm de hauteur. Elle regagne en popularité de nos jours, car conseillée pour la pratique des arts martiaux. Son nom provient de la mythologie japonaise, ces geta étant portées par des tengus, dieux mineurs au long nez vivant dans la montagne
  • Oiran geta (ou Mitsu-ashi geta) : geta très rare et peu utilisée, à trois dents, souvent laquée en noire et portée pour les festivals. D'une hauteur de 22,5 cm, ce genre de geta est porté par les oiran, courtisanes de haut rang à l'époque Edo.
  • Bankara geta : similaire au geta de base, mais les dents sont plus hautes et remplaçables si elles sont usées. Ce modèle est utilisé principalement par les étudiants.
  • Senryou-geta : durant la guerre russo-japonaise de la 37e année de Meiji (1904), le style de geta utilisé avait l'avant coupe en oblique sur le dessous. Le Japon gagna la guerre et occupa de nombreux pays asiatiques. On nomma alors ce style senryou-geta, en référence à la victoire du pays, senryou voulant dire occupation.
  • Okobo : les okobo n'ont pas de dents, celle-ci remplacée par une haute plate-forme, évitant au kimono de toucher le sol. Elles sont principalement portées par les maikos, les apprentis geisha.
  • Pokkuri : format d'okobo très décoré pour les enfants.
  • Ukon geta : forme de geta la plus moderne, étant plus pratique car moins haute et avec des dents très larges. Les modèles pour enfants n'ont pas de dents, celle-ci sont imitées par des motifs en relief.
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Tengu geta Oiran Geta Senryou-geta
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Okobo Ukon geta

Les geta dans l'histoire...[]

À l'époque, ces chaussures étaient désignées ashida (足駄), terme commun pour les chaussures. Puis vint au 16e siècle le terme geta (下駄).

Pour toutes occasions et saisons, elles étaient très communes d'utilisation, portées avec une tenue japonaise traditionnelle, soit le kimono ou le yukata et les fameuses chaussettes, tabi.

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Geta portées avec des tabis lors d'un festival

Au 19e siècle, la forme de la geta est très similaire à celle d'aujourd'hui, soit composée du dai, des hanao et des ha.

À noter que plus la geta est spéciale de par ses ornements et les matériaux employés, plus il était probable qu'elle appartienne à une personne d'un rang social élevé.

De plus, les geta en campagne ont la particularité d'être basse, pour ne pas s'enfoncer dans la boue, d'être en bois de paulownia et d'avoir une lanière en chanvre. Mais les geishas possèdent des geta en bois de saule laquées, accompagnées d'une lanière en soie.

Le port de la geta était encore majoritaire dans le milieu des années 1950. Cependant le port a diminué pour plusieurs raisons. L'arrivée du bitume est un des premiers facteurs, car il crée une forte usure des chaussures. Ensuite vînt l'opinion du monde occidental, jugeant ce style traditionnel trop ancien, « démodé » et plus très pratique avec le train de vie actuel.

Alors de nos jours, ces traditionnelles sandales ressortent de leur placard pour les festivals et événements traditionnels, complétant les magnifiques tenues japonaises. Mais certaines personnes ne manquent pas de mixer les styles occidentaux et traditionnels, en portant ces chaussures avec leurs habits de tous les jours !

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