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L epoque edo au japon un centralisme politique une rigidite sociale mais quel bouillonnement intellectuel 175

Lorsqu'on pense à l'histoire du Japon, des images traditionnelles nous viennent en tête. Fréquemment en effet, qui pense tradition japonaise verra apparaître l'image des samouraï en armure, les rônin, des Daimyo et leur fières tenues etc, etc. On pourra citer les mangas cultes adoptant l'esthétique ou les questionnements de la période : Vagabond, Kenshin le Vagabond, Goyo, etc. La série de roman de Gillian Rubinstein "Le clan des Otori" se place d'ailleurs dans cette époque Edo médiévale (quoiqu'un peu fantasmé). Mais aussi des animés connu comme Samourai Champloo, House of fives leaves, ... Enfin n'oublions pas les jeux vidéo avec ces derniers temps, Nioh ou Sekiro shadows dies twice qui adoptent aussi cette esthétique. Peut-être avez vous d'autres références ?

Cette période c'est la période Edo, fondatrice, car elle représente un tournant dans l'histoire japonaise intérieure, mais aussi de ses relations avec l'extérieur. Surnommée l'"époque pré-moderne", elle est traditionnellement située entre 1603 et 1868 de notre calendrier grégorien.

Il est à noter que le calendrier utilisé par la population de cette époque est encore aligné sur le calendrier chinois (adapté aux cycles luni-solaire)

Donc nous allons situer la période Edo dans l'histoire japonaise par rapport à nos standards de calendrier :

Période précédente :époque Azuchi Momoyama (1573 à 1603) du nom du château Azuchi d'Oda Nobunaga

Période successive : l'ère impériale de Meiji (1868-1912)

L'année 1600, ou la bataille de Sekigahara Cette bataille qu'on surnomme : Tenka wakeme no kassen(天下分け目の合戦) ou "la bataille qui décida de l'avenir du pays"

C'est la bataille qui a vu s'opposer frontalement les familles des deux plus grands généraux d'Oda Nobunaga, l'ancien Shogun durant l'époque Azuchi Momoyama. Elle mobilisa environ 180 000 hommes

D'où vient cette rivalité entre ses deux puissances ?

Deux ans après la mort d'Hideyoshi Toyotomi (1537-1598), (Premier Ministre et grand unificateur du pays durant l'époque Sengoku (1450-1573) ou "époque des provinces en guerre") le Conseil de Régence mis en place pour exercer le pouvoir au nom du jeune héritier Hideyori Toyotomi (1593-1615) vole en éclat. Les querelles intestines au sein du Conseil aboutissent à un véritable conflit ouvert entre le clan Ishida, partisan du fils d'Hideyoshi et le clan Tokugawa dirigé par Ieyasu Tokugawa (né en 1543-1616) qui désire ardemment étendre sa domination à l'ensemble de l'archipel.

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Carte schématique des allégeances au Japon

Du 20 octobre au 21 octobre 1600 les clans Toyotomi et les clans Tokugawa s'affrontèrent pour la prise du pouvoir, se fut la bataille finale qui permit à Ieyasu Tokugawa d'arriver au pouvoir. Par d'habiles manœuvres politiques, le recours aux alliances matrimoniales avec la famille impériale et la transmission héréditaire du pouvoir shogunal, Ieyasu Tokugawa parviendra à asseoir son pouvoir et à maintenir sa lignée à la tête du pays durant plus de 250 ans.

Mais quelle forme prend ce pouvoir politique si stable dans la durée ?

Les débuts de la période se polarisent autour des vainqueurs de la bataille de Tokugawa

Le vainqueur Tokugawa Ieyasu, reçoit alors des mains de l'empereur Go-Yozei installé à Kyoto, le titre de shogun ou général(将軍) (abréviation du titre véritable seiitaishōgun (征夷大将軍) voulant dire grand général pacificateur des barbares) et instaure son gouvernement militaire avec la bénédiction impériale, c'est le bakufu d'Edo (reprenant le nom du château de Tokyo, afin de marquer l'éloignement par rapport à la capitale impériale, Kyoto)

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Le Shogun Tokugawa Ieyasu (g.) et l'empereur Go Yosei (d.)

Le symbole se concrétise à partir de 1615, lorsque le shogun parvient à monopoliser l'ensemble des pouvoirs et sphères d'influence grâce à la promulgation d'un code en 17 articles consignant l'empereur à un unique rôle de jure, spirituel et culturel de "gardien des traditions". Le shogun règne ainsi seul, de facto.

Forme militaire du régime :

Pendant leur règne on remarque la mise en place d'un fort régime Bakufu( 幕府 littéralement régime shogunal) modelant son code de lois centralisés pour faire respecter l'ordre parmi les classes sociales, afin d'éviter toute rébellion connue précédemment. C'est aussi inspiré de la discipline militaire, inspiré des époques précédentes :

  • l'époque Kamakura (鎌倉幕府)de 1185 à 1333.
  • Réinstauré sous l'époque Muromachi (室町時代) (du nom du quartier où est installé le palais) en 1338-1573 sous domination du clan Ashikaga.
  • Le régime fut supprimé sous Oda Nobunaga à l'Époque Azuchi - Momoyama (1573-1603) sois la période juste avant la victoire du clan Tokugawa

L'administration shogunale est découpée selon les besoins locaux, en conseil et fonctionnaires attachés à l'autorité shogunale (il y a souvent énormément d'attributions pour chaque catégorie de fonctionnaire):

  • Le rōjū (老中) : "les anciens" en conseil peuvent gérer de manière étendue : les Relations avec le trône impérial, la Cour, et les dirigeants des monastères, la supervision des daimyos qui contrôlaient des territoires valant au moins 10 000 koku (unité de compte des terres produisant la nourriture pour un homme adulte pendant un an), Gestion des formes prises par les documents officielles dans les communications officielles, la Supervision des affaires internes des domaines du shogun, la frappe de monnaie, les travaux publics et attribution de titres féodaux, les relations gouvernementales et supervision des monastères et temples et enfin la compilation des cartes, chartes, et autres écrits gouvernementaux.
  • wakadoshiyori(若年寄) : "conseil de jeunes anciens" composé de 6 membres en place en charge de superviser les hatamoto (gardes du corps du shogun), les artisans, les médecins, et les impôts payés par les vassaux du shogun. Ils surveillaient aussi les activités dans les grandes villes du pays comme Kyoto et Osaka.
  • ōmetsuke : officiels chargés des rapports au rōju et au wakadoshiyori.Ils étaient aussi chargés de la surveillance des affaires des daimyos, des membres de la noblesse et de la cour impériale. Ils devaient aussi tenter de découvrir les menaces de rébellions.
  • metsuke : aussi chargés des rapports au wakadoshiyori, ils supervisaient les affaires des vassaux du shogun. Ils constituaient les forces de police pour les milliers de hatamoto et gokenin qui étaient rassemblés à Edo.
  • san-bugyō régime des trois administrateurs (jisha, le kanjō et le machi bugyō)
  • Les Jisha-bugyo avaient la position la plus élevée des trois. Ils surveillaient l'administration des temples bouddhistes et des lieux saints shinto, doté eux aussi d'un fief. Ils étaient aussi chargés de prendre les plaintes de plusieurs provinces en dehors des huit provinces du Kanto.
  • Les kanjō-bugyō étaient proches dans les statuts. Les quatre tenants de cette charge faisaient leur rapport au rōjū. Ils étaient responsables des finances du shogunat.
  • Les machi-bugyō étaient les chefs des administrateurs de la ville d'Edo. Leurs rôles incluaient celui de maire, de chef de la police (et plus tard du département incendie), mais aussi celui de juge au pénal et au civil n'impliquant pas les samouraïs.
  • Tenryō, les administrateurs des terres du shogun
  • gundai, les administrateurs des terres du shogun
  • daikan administrateurs contenant les machi bugyō d'Osaka, les machi-bugyō de Kyoto et de Sunpu ainsi que les Nagasaki bugyō. Les hommes désignés étaient des hatamoto.

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La hiérarchie sociale accentuée pour mieux régner === Cette ambition fédératrice imposée au pays est basée sur une hiérarchie de la société qui s'appuie sur le confucianisme, divisée en classes :

  • Les daimyô(大名), grands chefs féodaux, vivaient luxueusement avec leur suite et leur domesticité
  • Les guerriers (samouraïs), d'origine noble ou paysanne, avaient le privilège de porter le sabre et constituaient l'armée privée du seigneur. Leur code moral était basé sur l'honneur
  • Les paysans, producteurs de riz et de saké , étaient respectés, tout comme les artisans, créateurs d'objets et d'accessoires de luxe.
  • Les marchands (commerçants et industriels), dont les plus prospères vendaient les étoffes luxueuses et le saké, ils étaient méprisés.
  • Les artistes, les poètes, les acteurs, les courtisanes et les classes sociales de basses conditions représentaient les marginaux.

Obligation dévolues aux Daimyos; contenir les élites militaires :

Une discipline sévère fut imposée. Arrivés dans la capitale, ils constituaient une clientèle fortunée pour les artisans et les marchands. Les samouraïs le plus souvent sans activité guerrière, accompagnaient le seigneur. Les paysans demeuraient sur leur terre.

Pour consolider un peu plus son pouvoir et juguler la puissance des daimyos, les grands seigneurs des domaines provinciaux, le shogunat exerce un contrôle particulièrement strict à leur encontre par la sankin kôtai(参勤交代). Entré en vigueur en 1635, ce système contraint les daimyos à une résidence alternée d'une année sur deux entre Edo où est installée leur famille et leurs fief personnel. Ils se déplaçaient en grande pompe et des cortèges sillonnaient le pays, développant de nombreuses activités tout au long du parcours (auberges, maisons de thé, commerce, relais de chevaux). Les coûts engendrés par cette mesure du sankin kôtai(déplacements, frais d'entretien de la double résidence), à la charge des seigneurs, ont ainsi raison d'éventuelles velléités belliqueuses. Aucun moyen de lever une armée parallèle !

D'ailleurs un exemple de ce type de déplacement est visible sur cette estampe :

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arodie d'une procession de daimyô, vers 1799 signé Rekisentei Eiri

Ces processions étaient monnaie courante et la capitale étaient souvent encombrée du personnel de ces daimyos en voyage.

Signe de l'importance de l'insertion dans la hiérarchie sociale : La problématique des Rônins (ou des samouraïs sans maitres)constitue d'ailleurs un des grands défis du régime d'Edo ! Le shogunat avait en effet mis en place un système rigide qui interdisait aux samouraïs de changer de maître, de se marier hors de leur « clan », ou d'avoir des occupations extérieures au clan sans la permission de leur ancien maître alors que les règles étaient beaucoup plus flexibles sous les régimes précédents. De fait, la mort ou la ruine de son maître rendait presque impossible au samouraï d'en trouver un autre et le forçait à devenir rônin. Ces combattants sans maitres sont autant électrons libres dans les sociétés locales. Ils fondent alors énormément d'académie, d'école de combat qui essaimeront dans tout le pays ! Et amène a une pluralité des savoirs-faire dans les communautés locales.

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Représentation de deux ronins Horibe Yahei et son fils adoptif, Horibe Yasubei au XVIIIème siècle

La fermeture du pays au commerce et aux idées occidentales[]

Dans le but de diriger le pays et ne pas laisser les étrangers de toute nationalité propager leur pratique : La religion chrétienne fut interdite sur le territoire, car des missions de jésuite commençaient à s'installer dans le pays depuis la fin du XVIème siècle.

Allant au bout de cette logique, de nombreux mercenaires et sujets japonais de religion chrétienne furent chassées (des exécutions ont été notamment recensées en 1597 a Nagasaki). Un roman a été écrit Silence de Shûsaku Endô sur cet épisode qui incarne le rejet des valeurs de l'Occident chrétien.

En 1638 un nouveau shogun de la même lignée décida d'initier la fermeture complète des frontières.

Néanmoins il s'agit de nuancer au delà de la ferme volonté politique : le repli du pays sur lui-même ne s'est pas rendue effective en un jour, mais étalé sous trois Shogunat, durant lesquels beaucoup de décisions s'ajoutèrent successivement afin d'expulser toute culture étrangère.

Des épisodes de rébellion éclatent, comme la Rébellion de Shimabara (1637-1638), qui ne débouche sur rien de plus que plus de fermeté dans l'interdiction de la présence du christianisme et le passage obligé à la clandestinité des chrétiens, ou ce que l'on nomme le Kakure kirishitan((隠れキリシタン). C'est une des conséquences de la fermeture du pays sous le vocable de (Sakoku), d'isolement par rapport aux influences extérieures de toute sorte, principalement économique.

Les Portugais ont été refoulés en 1639, les derniers Européens rejeté de l'île de Dejima. Souvent, les grands empires maritimes latins ont été la cible du refus japonais (Portugal et Espagne catholique)

Les Portugais tentent de renégocier les traités commerciaux dès 1640, mais la délégation ne récolte que la mort au fil du sabre.

Pourtant et étonnamment durant cette période isolationniste, la présence des Hollandais demeure tolérée mais cantonnée sur l'île de Dejima, près de Nagasaki et est à l'origine des études occidentales, ou (Rangaku) participant à l'assimilation de la révolution scientifique et technologique occidentale alors en plein essor.

Le gouvernement insulaire garda peu de contacts avec les pays extérieurs en résumé, sauf avec la Corée pour des raisons diplomatiques, la Chine et la Hollande pour le commerce.

Cette politique n'est pas sans conséquences sur la population : de nombreuses famines entre 1641 et 1642 qu'on ne put quantifier, et beaucoup plus tard encore entre 1783 et 1789 dite Temmei : on enregistre alors entre 200 000 à 900 000 morts ! Enfin une autre période de crise frumentaire entre 1833 et 1839.

C'est ainsi une période instable au niveau alimentaire, notamment pour les populations des campagnes.

La politique des villes :[]

Ieyasu Tokugawa s'installa dans le château d'Edo, qui a donné son nom à l'époque entière. Ainsi elle se déplace dans le château d'Edo, dans nouvelle capitale baptisée Tokyo, son village de pêcheur natal(江戸) à contre-pied de la capitale impériale traditionnelle, Kyoto.

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Carte de la ville d'Edo à la fin de l'époque, avec au centre le quartier Marunouchi Peinture sur paravent représentant le château des Tokugawa

Ainsi on remarque que s'installent trois grands centres urbains dans la veine de cette nouvelle puissance shogunale. Ils connurent un essor considérable, avec une population dense. Edo, parmi les villes les plus peuplées du monde, atteignant plus d'un million d'habitants au XVIIe siècle, puis vient l'ancienne capitale politiqueKyôto 500 000 et Ôsaka 350 000.

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Feux d'artifice dans la fraîcheur du soir au pont de Ryôgoku à Edo de Hokusai Katsushika vers 1830 Porte Otemon, dernier vestige du château d'Osaka

Les quartiers réservés (kuruwa) s'étaient constitués dans les grandes villes :

A Kyôto, dès 1589 ; à Ôsaka, au début de 1632 ; à Edo, dès 1617. Dans la capitale shogunale, deux pôles d'attraction se développèrent, le quartier des théâtres et le quartier des plaisirs, le Yoshiwara. Acteurs et courtisanes y montrent leur talents multiples pour connaître le succès. Tous ces attraits, éphémères, liés au talent, à la beauté et aux divertissements, se prolongèrent dans les estampes créées à l'origine dans un but publicitaire, et en devinrent les thèmes essentiels. C'est à travers le style des œuvres que transparaît la vision hédoniste de la société des quartiers de plaisirs, son code esthétique élaboré, raffiné, sublimant ses fantasmes. Le thème se fond dans la nouvelle conception des surfaces et du trait.

L'émergence des populations marchandes :

Les marchands s'enrichirent, alors que les daimyô, habitués à un train de vie luxueux dépensent la fortune de leurs ancêtres et s'endettèrent au profit des commerçants qui concentrent l'argent. L'alphabétisation du grand public s'accrut, sous l'influence des riches marchands, grâce aux écoles des temples, où les moines dispensaient un enseignement. C'est aussi la période de l'émergence d'une bourgeoisie urbaine et marchande. Cette évolution sociale et économique s'accompagne d'un changement des formes artistiques, avec la naissance de l'ukiyo-e et les techniques d'estampe permettant une reproduction sur papier peu coûteuse, bien loin des peintures telles que celles de l'aristocratique école Kanō. Voici deux exemple de cette école Kano toujours active durant cette période, suivi d'un exemple d'Ukiyo-e émergent:

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Peinture sur paravent l'école Kano

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Détail de l' Arrivée de vaisseaux étrangers venus du Sud

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Ukiyo-e vers 1800 de Utagawa Toyokuni titré "En allant admirer les cerisiers en fleurs à KiyomIzu-dô au temple Kan'eiji à Ueno"

Cette dernière semble ainsi plus sobre que les peintures Kano, donc moins chères et accessible à plus de population.

Arts et cultures :[]

Le mode de vie urbain (Chōnindō) permet un développement des arts, de la littérature, du divertissement, dont le monde flottant de l'Ukiyo-e. Cette population urbaine en pleine effervescence, avide de divertissements et bientôt de culture, créa ses lieux de plaisirs, ses spectacles, sa littérature, sa poésie.

L'un des plus fameux étant Matsuo Bashô, poète de haïku japonais, qui vécut de 1644 à 1694.

Les marchands et propriétaires de théâtres recherchaient un média comme support de communication et les citadins (chônin 町人), un moyen de conserver le souvenir de leurs loisirs et de leurs idoles. Tous les facteurs étaient réunis pour que des arts nouveaux prennent leur essor, libérés du poids des traditions et des impératifs du monde féodal.

Dès le dernier quart du XVIIe siècle, l'estampe ukiyo-e(浮世絵), bon marché, permettant une grande diffusion, favorisée de plus par une certaine liberté d'expression tolérée par le shogunat. Celui-ci, cependant, pour lutter contre tout excès, promulguait de nombreux édits et des lois somptuaires( imposent des habitudes de consommation pour limiter le luxe des populations plus riches que les daimyos), sur les modes de vie du chônin, la tenue, le vêtement, le luxe, excessif jusque dans l'art. Un contrôle était effectué, modélisé par un cachet de censure, apposé sur la plupart des gravures de 1790 jusqu'au début de la période Meiji.

Les thèmes de l'ukiyo-e sont également tout à fait nouveaux, car ils correspondent aux centres d'intérêt de la bourgeoisie qui s'enrichit : les jolies femmes et les oiran(花魁,) (courtisanes) célèbres, les shunga(春画) (scènes érotiques), le théâtre kabuki (歌舞伎) et les lutteurs de sumo, les yōkai (妖怪) (créatures fantastiques), les egoyomi(絵暦,) (calendriers) et les surimono(摺物) (cartes de vœux luxueuses), le spectacle de la nature et des meisho-e(名所絵) (lieux célèbres).

Ouverture du Japon sur le monde : les expéditions américaines entre 1853 et 1854[]

La fermeture du Japon est une préoccupation pour la nation américaine, qui ressent la pression des nations européennes tel que les Pays-Bas, représentant un concurrent pour les intérêts économique dans la région, puis la Russie qui est en lice pour cette prééminence en Asie (et par sa proximité géographique).

En 1854 un épisode secoue l'ordre multi-séculaire établi du Japon. Une seconde expédition menée par le commodore américain Matthew Perry emploie la menace physique d'une escadre puissante sur le gouvernement japonais. La délégation japonaise voient ainsi arriver sept navires qui vont stationner deux semaines dans le port. Les navires noires débarquent aux notes de l'hymne américain jouées par deux orchestres. Dans le même temps, dix-sept coups de canons sont tirés salués par 500 soldats armés de baïonnettes. Quelle démesure bien orchestrée pour cette démonstration de la diplomatie du canonnier !

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le Commodore Matthew C. Perry en visite à Kanagawa, près du site de Yokohama le 8 mars 1854. Lithographie. New York: E. Brown, Jr.

L'effet de sidération est puissant, car le gouvernement japonais a toujours en tête le choc de la guerre de l'Opium qui a mis a genoux la Chine continentale toute proche dès 1842. Ces méthodes d'intimidation facilitent la signature de la convention de Kanagawa qui permet aux bateaux bâtant pavillon Américain d'entrer dans les ports japonais de Shimoda et Hakodaté

Ce n'est que 14 ans plus tard que le pays va s'ouvrir totalement aux nations occidentales et par la même occasion changer de régime. C'est ainsi en 1868 qu'on assiste à l'abdication du 15eme shogun, Tokugawa Yoshinobu (qui ne régna qu'un an) et ce que l'on appelle la restauration impériale de l'ère Meiji. Cette période qui s'ouvre est considérée du point de vue de l'Occident comme l'époque moderne du Japon. Le premier empereur plénipotentiaire est Mutsuhito, 15 ans à l'époque ! Il arrive au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat des Daimyos des fiefs de Chōshū et Satsuma.

Ce moment constitue un choc des cultures pour le pays face à l'ouverture au marché extérieur et aux puissances mondiales qui émergent en cette seconde moitié du XIXème siècle. Certains parlent même des derniers soubressauts du féodalisme japonais. L'empereur aura alors la lourde tâche de rattraper le retard de son pays face aux nations industrielles ! Que de défis pour une nation qui redécouvre l'extérieur, le monde au delà de ses littoraux !

Résumé des shoguns Tokugawa ayant régné pour plus de 250 ans:

Résumé des shoguns Tokugawa ayant régné pour plus de 250 ans:[]

Nom du Shogun Date de vie Date de règne
Ieyasu Tokugawa 1543-1616 1603-1605
Hidetada Tokugawa 1579-1632 1605-1623
Iemitsu Tokugawa 1604-1651 1623-1651
Ietsuna Tokugawa 1641-1680 1651-1680
Tsunayoshi Tokugawa 1646-1709 1680-1709
Tsunayoshi Tokugawa 1646-1709 1680-1709
Ienobu Tokugawa 1662-1712 1709-1712
Ietsugu Tokugawa 1709-1716 1713-1716
Yoshimune Tokugawa 1684-1751 1716-1745
Ieshige Tokugawa 1711-1761 1745-1760
Ieharu Tokugawa 1737-1786 1760-1786
Ienari Tokugawa 1773-1841 1787-1837
Ieyoshi Tokugawa 1793-1853 1837-1853
Iesada Tokugawa 1824-1858 1853-1858
Iemochi Tokugawa 1846-1866 1858-1866
Yoshinobu Tokugawa 1837-1913 1866-1867

==
Voir aussi ==

Personnalités[]

  • Endo Shusaku
  • Tokugawa Ieyasu

Animes[]

  • Mugen no Juunin : Immortal (Série TV - 2019)
  • Sarai-ya Goyou (Série TV - 2010)

Mangas[]

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